Plus de défiance sur le label bio liée à la démocratisation du bio et un contexte inflationniste qui contraint le pouvoir d’achat tels sont les résultats du dernier baromètre de l’Agence Bio sorti début mars 2023. Des consommateurs convaincus qui augmentent la part de bio et la bio qui recrute contre toute attente au sein des catégories modestes.
Un consommateur bio sur deux est contraint sur son budget
Pour rester à budget alimentaire constant, la qualité est sacrifiée
Dans un contexte inflationniste avec près de +13% en janvier 2023 d’après IRI, un français sur deux déclare faire le choix de prendre des produits de moindre qualité pour rester à budget constant. Cela explique la diminution de 16 points par rapport à 2021 des consommateurs bio réguliers.
En parallèle, certains profils de consommateur bio intensifient leur consommation
Parmi les consommateurs bio réguliers, la part des consommateurs qui consomment plus de 75% de produits bio par jour augmente de 10 points par rapport à 2021. Cela met en évidence que les consommateurs convaincus sont prêts à prioriser la consommation vis-à-vis d’autres dépenses. L’enjeu est donc de convertir les jeunes consommateurs bio en les sensibilisant sur les externalités positives du bio.
Un profil atypique chez les nouveaux consommateurs bio
Parmi les consommateurs bio depuis moins d’un an, on note une prédominance de la catégorie « modeste » avec des personnes au chômage, des CSP moins avec un budget global de moins de 1000€ par mois.
Un profil de consommateur bio qui ne connait pas les garanties du bio
Une défiance du consommateur bio sur le label
Le développement rapide du marché bio ces dernières années avec la déclinaison bio de géants de l’agroalimentaire comme chocapic bio ou babybel bio n’a pas été sans répercussion sur la perception des consommateurs. Le bio était historiquement « réservé » à des marques spécialistes en magasin spécialisé bio. Cette démocratisation du bio qui l’a rendue aussi plus accessible a aussi dilué ses valeurs et ses promesses.
Une méconnaissance du bio
Seul un consommateur bio sur trois sait ce qu’est un produit bio transformé. Un produit bio transformé est composé d’à minima 95% d’ingrédient bio, les 5% restant se trouvant sur une liste positive d’ingrédients pour lequel il y a encore des difficultés d’approvisionnement bio.
Conséquence : un prix du bio qui ne semble pas justifié et un écart avec le conventionnel qui n’est pas acceptable pour une partie de la population.
De nouveaux labels qui viennent semer le doute
L’arrivée de labels et de mentions mieux disantes pour un prix inférieur au bio vient semer le doute dans l’esprit du consommateur : Haute Valeur Environnemental (HVE), ZRP (Zéro Résidu de Pesticide). L’étude met en avant que les français accordent globalement moins de crédit et d’importance aux différents labels et aux mentions.
Un label qui reste en phase avec les attentes consommateurs
La bio est reconnu pour son impact environnemental positif
82% des français reconnaissent que le bio a un impact positif sur l’environnement, préserve la qualité des sols et préserve la qualité des eaux. Ce chiffre est toutefois en diminution par rapport aux années précédentes et cela veut aussi dire que 18% des consommateurs mettent en doute ce bénéfice environnemental.
L’impact de l’alimentation bio sur la santé baisse au profit du manger équilibré
Seul 75% des français reconnaissent la plus-value d’une alimentation bio sur la santé. Pour autant, différentes études de cohorte ont été réalisées démontrant scientifiquement le lien établi entre une alimentation biologique et une meilleure santé chez l’Homme. A l’insta de l’étude de Bionutrinet : l’obésité est ainsi réduite de 31% chez les consommateurs bio.
Cette étude consommateur vient confirmer nos intuitions : le besoin de pédagogie sur la bio, de rappeler les fondamentaux et les externalités positives. Pour aller plus loin sur le profil du consommateur bio et le marché bio 2023, RDV aux conférences BIO’n’ Days.
